Derniers articles — ARCCIS : Association pour le rayonnement de la culture cistercienne

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"Ne pas pouvoir laisser d’héritiers de leur pauvreté" (Exorde de Cîteaux, II, 7)

Isidoro ANGUITA, ocso (Collectanea Cisterciensia N°82-2020). Beaucoup de choses ont déjà été dites sur la Charte de charité lors de la célébration de son neuvième centenaire. Aujourd’hui, nous avons trois conférences consécutives. Pour ne pas répéter ce qui a déjà été dit, ni être lassant, je vais seulement souligner certains aspects qui sont particulièrement intéressants et actuels.

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Le propre du chrétien selon Basile de Césarée: imiter le Christ ou renaître de l’eau et de l’Esprit?

Benoît GAIN (Collectanea Cisterciensia N°82-2020). Parmi les Pères, Basile de Césarée se distingue pour avoir à plusieurs reprises donné une définition du chrétien, moins du point de vue de son identité : « est chrétien celui qui … », « qui confesse que Jésus est Seigneur et Christ » – selon par exemple Justin – que de son être profond : qu’est-ce, en fin de compte, que la vie chrétienne ? Encore convient-il de veiller non seulement à relever, si possible de manière exhaustive, les occurrences de ces définitions dans ses œuvres, qui appartiennent à des genres variés, mais aussi d’en apprécier les harmoniques.

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Repentir et conversion (2)

Adalberto PIOVANO, osb (Collectanea Cisterciensia N°82-2020). À la lumière d’un texte de saint Paul, les anciens auteurs monastiques ont toujours distingué deux sortes de tristesse, comme autant de voies qui s’ouvrent pour l’homme vers la mort ou vers la vie. En fait, dans la deuxième Lettre aux Corinthiens (7, 9-10), en faisant allusion à la tristesse que leur a provoquée sa lettre, Paul leur dit ceci...

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Repentir et conversion (1)

Adalberto PIOVANO, osb (Collectanea Cisterciensia N°81-2019). Dans la tradition monastique ancienne, nous trouvons avec une certaine insistance la référence à la parabole évangélique de Luc 18, 9-14, et en particulier à l’un des deux protagonistes que Jésus compare dans leur manière de prier.

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Pierre le Vénérable et les chartreux

Christophe VUILLAUME, osb (Collectanea Cisterciensia N°81-2019). On pourrait croire qu’il s’agit là d’un aspect bien limité de la littérature monastique, considérant les seules relations personnelles du neuvième abbé de Cluny avec cette congrégation encore jeune à l’époque. On va s’apercevoir qu’il s’agit d’un épisode plus important qu’on ne le croit dans l’histoire des institutions monastiques, mais aussi dans la relation entre vie cénobitique et vie érémitique, au sein même de la tradition bénédictine.

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Prodesse cupientes

Mauro-Giuseppe LEPORI, o.cist. (Collectanea Cisterciensia N°81-2019). Pour que tous soient un. Le sujet qui m’a été confié pour cette conférence est aussi intéressant que difficile. Je n’ai pas les qualifications théologiques et ecclésiologiques pour le traiter à un niveau académique. Mais cela peut être une chance pour lire la Carta Caritatis (par la suite CC) comme quelqu’un à qui elle s’adresse directement et non comme si on l’analysait en tant que chercheur ou curieux de textes anciens. Dans la CC, saint Étienne Harding et ses collaborateurs écrivent aux moines et aux monastères de leur temps, mais avec le souci de rejoindre tous les monastères, les moines et les moniales, qui auraient été engendrés à partir de cette racine ou source de Cîteaux comme les descendants d’une famille.

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La flamme de la charité

Mauro-Giuseppe LEPORI, o.cist. (Collectanea Cisterciensia N°81-2019). Lettre de Pentecôte 2019. Chers frères et sœurs, Il y a 900 ans, nos premiers Pères cisterciens avec leurs communautés ont fait approuver par le pape Calixte II un texte pour animer les relations entre les monastères, comme la règle de saint Benoît anime les relations entre les membres de chaque communauté. Ils ont appelé ce texte Carta caritatis – Charte de charité, précisément pour que ce document permette à la famille monastique naissante de Cîteaux de grandir dans la communion fraternelle, et donc de refléter, dans l’Église et dans le monde, la lumière divine de l’amour trinitaire.

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L’art des relations fraternelles dans la tradition monastique (3)

Adalberto PIOVANO, osb (Collectanea Cisterciensia N°81-2019). Dans le texte de Bonhoeffer cité ci-dessus, une dimension importante de la communauté chrétienne est soulignée : elle est une réalité pneumatique et non psychique. Le rapport de ces deux dimensions entre inévitablement en jeu dans les relations interpersonnelles, et les obstacles aux relations naissent précisément quand cette dimension « pneumatique » n’est pas suffisamment devenue consciente dans une communauté, et que, par suite, les relations sont gérées sur un mode « psychique ».

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L’art des relations fraternelles dans la tradition monastique (2)

Adalberto PIOVANO, osb (Collectanea Cisterciensia N°80-2018). En général, les règles ou les écrits issus de milieux cénobitiques insistent sur la vie commune, sur ses caractéristiques, sur les valeurs qu’elle véhicule et sur le style qui doit lui donner sa forme. Mais on n’aborde pas de manière particulière les modalités selon lesquelles les frères doivent entrer en relation et communiquer entre eux. Il faut bien reconnaître que la sensibilité pour la qualité des relations interpersonnelles n’a évolué que progressivement, et surtout, dans les milieux ecclésiaux, depuis le concile Vatican II. Il ne faut donc pas reporter sur les textes anciens nos exigences actuelles.

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L’art des relations fraternelles dans la tradition monastique (1)

Adalberto PIOVANO, osb (Collectanea Cisterciensia N°80-2018). Introduction : rester seul ou être avec les autres ? En général, les titres d’une intervention ou d’une conférence donnent une orientation : ils cherchent à toucher l’auditoire, tout en laissant libre l’intervenant. Il y a là un risque certain : l’auditoire, face au titre quelque peu captivant ou ambigu, s’imagine ou bien s’attend à ce que l’auteur aborde un argument précis, et reste ensuite déçu de la liberté avec laquelle le thème a été abordé, et qui va jusqu’à en diluer le contenu.

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Frère Christian de Chergé ou Les quatre saisons de la vie d’un moine, missionnaire de l’amitié

Marie-Benoît BERNARD, ocso (Collectanea Cisterciensia N°80-2018). Voici une histoire, une belle histoire simple et vraie que vous connaissez déjà. Vaut-il la peine alors que vous la lisiez, ou relisiez ? Oui, je crois, car dans mon histoire, celle de Père Christian de Chergé et de ses compagnons martyrs, j’ai mis en évidence le charisme de Tibhirine. On a beaucoup parlé (et on parle encore) de l’esprit de Tibhirine ; il me semble que l’on peut aussi évoquer le charisme de Tibhirine qui est, selon moi, plus qu’un état d’esprit, car le charisme est un don de l’Esprit (avec un grand E), il est donc un témoignage de vie. Le charisme de Tibhirine, c’est une vie missionnaire de l’amitié. C’est avec Père Christian que ce charisme prit naissance, puis qu’il grandit avec la communauté de Tibhirine lorsqu’elle sera sous son autorité. Père Christian, prieur de Tibhirine, fut en ce sens un moine charismatique du XXe siècle. Mais, pour le devenir, pour être cet homme à l’écoute de l’Esprit, Christian dut traverser le temps, traverser la vie et ses épreuves. C’est le prix à payer pour être transformé du dedans par la grâce, entrer dans un chemin de transformation du cœur, dans la joie et l’espérance.

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« Un cœur compliqué et malade » (2). Souffrance psychique et vie communautaire

Jean-Marie GUEULLETTE, op (Collectanea Cisterciensia N°77-2015). Quelques discussions suscitées par un premier article sur la nécessité de s’abstenir, au sein d’une communauté, de porter les uns sur les autres des diagnostics psychiatriques m’amènent à poursuivre ici la réflexion. La question qui m’a été plusieurs fois posée en milieu monastique, à la suite de cette publication, porte, en effet, sur les formes de prise en charge des frères et des sœurs porteurs de pathologies psychiatriques plus ou moins avérées. Il ne faudrait, en effet, pas confondre le fait de ne pas porter de diagnostic en dehors d’une relation thérapeutique avec une forme de déni consistant à refuser de voir les difficultés rencontrées dans la vie commune. S’abstenir d’énoncer un diagnostic ne signifie pas que l’on refuse de voir les difficultés.

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L’anachorèse au cours des temps (8)

Christophe VUILLAUME, osb (Collectanea Cisterciensia N°80-2018). Notre long parcours historique et théologique qui s’étale sur dix-sept siècles nous a permis de dégager les constituants essentiels de la pratique et d’une théologie spirituelle de l’anachorèse vécue par les moines chrétiens d’Orient et surtout d’Occident. Depuis toujours, le moine est celui qui, pour répondre à un appel particulier et très spécifique de Dieu, se retire de la société des hommes. Cette anachorèse représente non seulement le premier pas constitutif de toute vocation monastique, mais sa véritable dynamique, quelles que soient ses diverses modalités selon les temps et les cultures. Fait massif et récurrent, l’anachorèse marque l’originalité de la voie monastique au sein de nombreuses manières de mettre en œuvre la grâce baptismale.

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L’anachorèse au cours des temps (7)

Christophe VUILLAUME, osb (Collectanea Cisterciensia N°80-2018). XXe siècle. Débutons cette fois par l’enseignement du Magistère qui reflète assez bien, pensons-nous, l’évolution de la mentalité catholique tout au long du siècle passé. Le Magistère témoigne d’une compréhension certaine de la place que doivent tenir les contemplatifs dans la vie de l’Église comme dans sa mission. Dans sa constitution apostolique Umbratilem (1924), Pie XI rappelle aux chartreux et à tous ceux « qui font profession de mener une vie de solitude, loin des fracas et des folies du monde », qu’ils participent de façon authentique et même essentielle à l’apostolat de tous les chrétiens. Au milieu du corps ecclésial, les moines reçoivent comme « leur affaire principale de s’offrir et de se vouer à Dieu, en vertu d’une fonction pour ainsi dire officielle, comme victimes et hosties de propitiation, pour leur salut et celui du prochain ».

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L’anachorèse au cours des temps (6)

Christophe VUILLAUME, osb (Collectanea Cisterciensia N°80-2018). Comme on l’a déjà relevé pour Dom de Lestrange, les moines du XIXe siècle, avec la majorité de leurs contemporains catholiques, perçoivent la société comme profondément perturbée par les événements de la fin du siècle précédent : Révolution, Empire, effondrement de la France, persécutions, mentalité issue des Lumières. Sur une population de 30 millions de Français (vers 1815), on estime les non-catholiques à 560 000 seulement, mais la pratique reste faible. D’après le nonce Macchi, « plus que la moitié des catholiques sont dans l’ignorance des devoirs du chrétien et plongés dans l’indifférence ».

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L’anachorèse au cours des temps (5)

Christophe VUILLAUME, osb (Collectanea Cisterciensia N°79-2017). Les XVIIe-XVIIIe siècles voient, pour une large part, le mouvement de décadence se poursuivre et s’accentuer. Il aboutira en France d’abord au regroupement d’un grand nombre d’ordres monastiques, avant la suppression des vœux de religion par la Révolution. Néanmoins, dans ce sombre tableau, plusieurs efforts de réforme se font jour, souvent avec un réel et large succès. Comme on va le voir, le premier mouvement est toujours de revenir aux sources de la vie monastique, donc à son principe même qu’est l’anachorèse.

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L’anachorèse au cours des temps (4)

Christophe VUILLAUME, osb (Collectanea Cisterciensia N°79-2017). "[Au XIIe siècle, après leurs deux grandes missions sociales: évangélisation de l’Europe et instruction des peuples], d’autres occasions de dévouement social s’offraient à l’activité des moines. Ceux-ci ne les saisirent pas. Ils se replièrent sur eux-mêmes. Par ce repliement, les abbayes perdirent de plus en plus leur influence sur le monde [en renonçant aux écoles et au ministère des âmes]. Nombreux sont ceux qui rompirent tout contact avec la culture intellectuelle, si frémissante de vie à cette époque où elle renaissait à la lumière. Les moines s’isolèrent ainsi de la société : la société ne vint plus à eux, elle s’adressa à d’autres institutions." Ces lignes sont celles du célèbre historien de l’Ordre de Saint Benoît, Dom Philibert Schmitz. Si la véracité historique des faits est incontestable, on peut s’étonner qu’un moine, évidemment influencé par les orientations monastiques de Maredsous dans les années 1940- 1950, présente cet éloignement du monde comme une des causes de la décadence du monachisme aux XIIIe-XVe siècles. Nous sommes aux antipodes du mouvement anachorétique des origines. Qu’en a-t-il été de l’anachorèse au cours de ces quelque quatre siècles habituellement présenté comme ceux d’une décadence généralisée de l’ordre monastique ?

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L’anachorèse au cours des temps (3)

Christophe VUILLAUME, osb (Collectanea Cisterciensia N°79-2017). Avant d’aborder la période médiévale, une des plus fécondes pour la vie monastique, arrêtons-nous un instant pour considérer la profonde mutation que va connaître la mise en œuvre du charisme qu’est l’anachorèse. On a coutume, en effet, de présenter les premières communautés monastiques comme un aboutissement du type de vie embrassé par les groupements de semi-anachorètes. En réalité, il n’y a pas de continuité immédiate entre l’anachorèse pratiquée par les ermites du désert et celle des cénobites.

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L’anachorèse au cours des temps (2)

Christophe VUILLAUME, osb (Collectanea Cisterciensia N°79-2017). Après avoir précisé le sens de l’anachorèse comme intuition et orientation de vie dans ses motivations profanes et religieuses, il est temps d’entrer dans le vif du sujet. Non sans interroger d’abord la Révélation biblique qui seule peut donner à l’anachorèse un fondement théologique, explicité par la Tradition. Ce n’est ici qu’un rappel, mais il nous a paru nécessaire.

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L’anachorèse au cours des temps (1)

Christophe VUILLAUME, osb (Collectanea Cisterciensia N°78-2016). Le sujet que nous abordons ici nous concerne directement pour deux raisons connexes. D’abord parce que, par notre vocation baptismale de fils et filles de Dieu, nous sommes appelés, nous sommes faits pour vivre en communion avec Dieu, avec nous-mêmes, avec les autres et même avec le cosmos. Ensuite, parce que les sciences humaines nous ont mieux fait saisir ce que toute la Révélation biblique affirmait déjà : l’homme ne devient lui-même qu’à l’intérieur d’une relation, en "société".

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